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Énergie et climat

1. Décarbonisation

1.1. Intentions du Gouvernement

(* numéro de page dans l’accord de coalition 2023-2028)

PNEC et marchés publics

Le Luxembourg mettra en œuvre le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), qui fixe les objectifs nationaux concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le PNEC prévoit également de renforcer les objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique par un développement ambitieux de l’énergie éolienne et solaire, des pompes à chaleur et de la mobilité électronique. (*p.161)

Le Gouvernement mettra en œuvre le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) dans sa version actualisée de manière systématique afin que le Luxembourg atteigne ses objectifs climatiques, tels que définis dans la loi y afférente. (*p.51)

Les marchés publics seront activés de manière conséquente et coordonnée, aux niveaux national et communal, pour orienter et soutenir les entreprises participantes dans leurs stratégies de transition énergétique, d’innovation et d’économie circulaire. (*p.166)

La feuille de route de décarbonation de 2022/2023 pour le secteur de l’industrie manufacturière sera appliquée et adaptée régulièrement. (*p.163)

PME

Le Pacte climat pour entreprises sera mis en œuvre. Dans ce cadre, les petites et moyennes entreprises seront soutenues pour identifier et mettre en œuvre des projets en matière de transition énergétique et de décarbonation. (*p.163)

Construction

Le Gouvernement s’engagera à promouvoir l’innovation dans le domaine de la construction afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés en matière de durabilité. Des mesures seront prises pour préparer le secteur de la construction en vue de la transposition de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments. Ainsi, de nouveaux outils pour évaluer les impacts carbones sur toute la chaîne de valeur de la construction et de la rénovation seront mis en place sur base de la feuille de route pourra construction bas carbone. Ces efforts seront accompagnés par une refonte du guide de la construction et de la rénovation durables. (*p.166)

Le Gouvernement promouvra les matériaux biosourcés et naturels issus de chaînes de valeur nationales et régionales, dans le cadre du développement de la bioéconomie dans le secteur de la construction et de la rénovation, et pour contribuer aux efforts de stockage de carbone. (*p.166)

Marchés publics

Le Gouvernement analysera la loi sur les marchés publics quant à son efficacité. Dans le cadre des marchés publics, le Gouvernement privilégiera des critères sociaux, circulaires et de bas carbone et utilisera les appels d’offres publics pour promouvoir des technologies et des solutions innovantes tout en impliquant les ministères et les administrations gouvernementales et locales. (*p.149)

Carbon Capture Storage and Use (CCSU)

Les technologies relatives au captage, stockage et utilisation du carbone représentent un levier important dans la lutte contre le changement climatique. Le Gouvernement créera un cadre légal clair dans le but de soutenir le recours à ces technologies sous des conditions spécifiques. (*p.59)

Le potentiel des technologies Carbon Capture and Utilisation (CCU) et Carbon Capture and Storage (CCS) sera évalué dans l’optique de soutenir leur développement à l’étranger pour la décarbonation de quelques secteurs très spécifiques, comme l’industrie du ciment. Le cas échéant, une infrastructure de transport de CO2 adéquate sera développée. (*p.166)

Efficacité énergétique

L’accord volontaire avec les entreprises industrielles sera mis à jour, tout en œuvrant pour des prix de l’énergie compétitifs pour les entreprises industrielles qui effectuent des efforts en matière de décarbonisation et d’efficacité énergétique. L’amélioration de l’efficacité énergétique, la décarbonation et la production ainsi que la mise en œuvre et l’autoconsommation d’énergies renouvelables seront encouragées par des mesures fiscales et des subventions. (*p.163)

Le mécanisme en matière d’efficacité énergétique sera développé afin d’obliger les fournisseurs d’électricité et de gaz naturel à accompagner et inciter les consommateurs dans la réalisation d’économies d’énergie. (*p.163)

Hydrogène

Conscient de l’importance cruciale de l’hydrogène dans de nombreux secteurs, le Gouvernement garantira la sécurité d’approvisionnement de cette ressource énergétique élémentaire. À cette fin, le Gouvernement développera au maximum le potentiel de production national décentralisé et investira en même temps dans des projets d’envergure internationaux. La connexion à l’infrastructure gazière européenne « fit for hydrogen » sera également développée. L’objectif étant la production et l’importation d’hydrogène climatiquement neutre.

Des concepts prévoyant le développement des stations-service autoroutières classiques vers des hubs multi-énergies à moyen terme seront élaborées. (*p.57)

Développement de l’économie circulaire

Le Gouvernement développera davantage l’économie circulaire, particulièrement en tenant compte des principes de conception circulaire de produits, de la durabilité et de la prolongation de la durée de vie des produits, ainsi que de l’utilisation des données circulaires, notamment à travers le Product Circularity Data Sheet (PCDS). Le Gouvernement mettra en place une unité de gestion des matériaux publics pour garantir une meilleure gestion des ressources publiques et soutenir les adjudicateurs publics dans leurs démarches. (*p.153)

1.2. Évaluation du point de vue de la FEDIL

La FEDIL salue les mesures contenues dans la mise à jour du Plan National Énergie et Climat (PNEC), ainsi que la feuille de route de décarbonisation élaborée pour faire avancer le secteur industriel. Toutefois, la plupart des mesures du PNEC en sont au stade de l’idée conceptuelle ou générique. Leur impact final dépendra donc en grande partie de leur conception détaillée et de l’allocation des budgets et des ressources nécessaires. Voir aussi la note de la FEDIL sur le PNEC du 16 mai 2023.

En outre, la FEDIL se félicite de la volonté du Gouvernement de préparer le terrain pour l’adoption des technologies CCSU (Capture, Utilisation et Stockage du CO2) afin de contribuer à la décarbonisation des secteurs dont les émissions de gaz à effet de serre sont incompressibles.

La FEDIL continuera de se positionner en tant que partenaire crédible pour la révision et le développement de l’Accord Volontaire. Pour envisager l’évolution des objectifs climatiques, il est nécessaire d’adapter la portée de l’Accord Volontaire au-delà de l’efficacité énergétique, en englobant aussi les domaines des énergies renouvelables et de la décarbonisation. En même temps, l’Accord doit offrir une incitation suffisamment importante pour encourager les entreprises à y participer. En outre, la FEDIL suggère de regrouper en un seul dispositif les diverses taxes et prélèvements liés à l’énergie, tels que la taxe sur l’énergie et le mécanisme de compensation, y compris la taxe CO2 sur le gaz. La réduction de cette taxe composite unique aux minima de taxation de l’UE représenterait une incitation attrayante pour les entreprises à adhérer à l’Accord et à atteindre leurs objectifs liés à l’énergie sans double pénalité.

La FEDIL souhaite également réitérer sa demande en faveur d’une taxe CO2 progressive. Cette taxe serait deux fois plus incitative et elle permettrait aux entreprises en ligne avec la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre d’échapper à une pénalité financière qui n’a pas lieu d’être.

L’accès à l’hydrogène à faible teneur en carbone à un prix compétitif déterminera la viabilité de certaines des entreprises les plus énergivores au Luxembourg. Le développement des capacités de production locales ainsi que l’approvisionnement en hydrogène en provenance de l’étranger, doivent donc toujours prendre en considération les deux aspects de la durabilité et la rentabilité.

Il reste cependant important de neutraliser au niveau national les coûts liés au CO2 supportés par les entreprises soumises au système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) sur les marchés d’exportation. Ni le SCEQE, ni le mécanisme d’ajustement aux frontières (MACF) ne prévoient d’exonération ou de compensation des coûts liés au CO2 pour les exportations de produits vers les pays tiers, le choix de cette neutralisation étant laissé aux États membres.

Le Luxembourg devra aussi continuer à faire pleinement usage de la marge de manœuvre accordée par l’Union européenne pour pallier les coûts indirects liés au prix du dioxyde de carbone dans les secteurs sensibles éligibles.

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2. Infrastructures énergétiques

2.1. Intentions du Gouvernement

(* numéro de page dans l’accord de coalition 2023-2028)

Infrastructures énergétiques

La transition énergétique sera soutenue par des investissements substantiels dans le développement de l’infrastructure de réseau. Il s’agit en premier lieu de l’électricité, mais aussi de la chaleur et de l’hydrogène. (*p.162)

En particulier, le réseau électrique continuera à être développé en « Smart Grid » performant, avec entre autres des compteurs intelligents dans tous les bâtiments.

En parallèle, le Gouvernement analysera différents modèles de financement pour le développement du réseau afin d’éviter que les consommateurs ne se voient confrontés à une explosion des coûts de réseau. (*p.57)

Afin de compenser la variabilité des énergies renouvelables dans le réseau électrique, le Gouvernement lancera des projets pilotes dans le domaine du stockage d’électricité au niveau national. En parallèle, l’introduction de subventions pour les dispositifs de stockage locaux pour les citoyens sera également étudiée. Dans ce cadre, le Gouvernement veillera à ce que, dans la mesure du possible, les batteries des voitures électriques puissent également être intégrées en tant que dispositif de stockage dans le réseau électrique. (*p.57)

Renforcement de la sécurité d’approvisionnement

En ce sens, l’intégration du marché et la coopération transfrontalière en matière de sécurité d’approvisionnement seront renforcées, surtout avec l’Allemagne en ce qui concerne le marché commun d’électricité et avec la Belgique en ce qui concerne le marché commun de gaz naturel.

Les infrastructures de l’électricité et du gaz naturel seront développées afin de continuer à disposer de capacités d’interconnexion suffisantes pour affronter la transition énergétique, tout en respectant la sécurité d’approvisionnement ainsi que les projets européens en la matière. (*p.165)

Par ailleurs, le Gouvernement garantira la sécurité d’approvisionnement en énergie à tout instant au Luxembourg. À cette fin, il fera avancer l’intégration du marché de l’électricité européen, investira dans des installations de stockage d’énergie et approfondira la coopération avec nos partenaires européens. Les infrastructures énergétiques, que ce soit l’électricité, l’hydrogène ou la chaleur, seront développées de manière substantielle. (*p.52)

2.2. Évaluation du point de vue de la FEDIL

Le renforcement des réseaux électriques vers l’Allemagne comporte le risque d’accroître la dépendance envers un seul pays fournisseur. Le Gouvernement devrait envisager d’évaluer la diversification de sa stratégie d’approvisionnement en énergie afin de pouvoir tirer parti des développements politiques, technologiques et tarifaires, en se raccordant davantage à d’autres pays exportateurs au sein du marché de l’électricité de l’Union européenne.

La transition énergétique nécessite des investissements importants dans les infrastructures énergétiques, notamment dans les réseaux pour intégrer les nouvelles sources d’énergie renouvelable, renforcer la capacité et la flexibilité, améliorer la résilience, soutenir l’électrification et faciliter le transport de gaz à faible teneur en carbone comme l’hydrogène. Cependant, les modèles de financement actuels ne sont pas adaptés à ces besoins considérables.

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3. Les énergies renouvelables

3.1. Intentions du Gouvernement

(* numéro de page dans l’accord de coalition 2023-2028)

Energie solaire et éolienne au national

Le Gouvernement privilégiera le développement des énergies renouvelables, notamment de l’énergie solaire, sur des surfaces déjà scellées. Ainsi, le Gouvernement encouragera l’installation de dispositifs photovoltaïques sur les aires de stationnement et les parkings d’une certaine taille. (*p.165)

Dans le but de dynamiser le développement des énergies renouvelables sur le territoire national, le Gouvernement lancera des appels d’offres pour des projets énergétiques d’envergure. (*p.53)

[…] le Gouvernement analysera dans quelle mesure des installations photovoltaïques de grande surface peuvent être construites le long des autoroutes et des voies ferrées. La couverture de différentes sections d’autoroute avec des installations photovoltaïques sera également analysée. (*p.54)

Un cadastre de l’énergie éolienne accessible au public sera mis en place sur le modèle du cadastre solaire.  Les obstacles au bon développement des infrastructures éoliennes seront identifiés et supprimés. Les grandes installations seront promues, notamment par le recours aux anciennes installations. (*p.164)

Géothermie, biogaz et hydrogène

La production, la distribution et l’utilisation de chaleur seront décartonnées en favorisant la géothermie qui sera dotée d’un cadre légal ainsi que les réseaux de chaleur et l’hydrogène. Le Luxembourg promouvra en outre le recours au biogaz. (*p.164)

Le Luxembourg reconnaît le potentiel considérable de l’hydrogène dans les secteurs d’application les plus divers, à savoir le stockage de l’énergie ou le stockage tampon pour le réseau en général, l’industrie, la mobilité ou encore les foyers privés. La priorité sera accordée à la production et à la distribution d’hydrogène renouvelable. Concrètement, le Gouvernement veillera à ce que le Luxembourg soit raccordé aux gazoducs au niveau européen et à ce qu’une infrastructure d’approvisionnement en hydrogène soit mise en place pour la mobilité et le transport décarbonés. La production d’hydrogène sera favorisée au niveau national et international. Des investissements seront réalisés non seulement dans la production d’hydrogène, mais aussi dans la logistique y afférente, qui permettra l’importation, le transit et le stockage. (*p.165)

[…] le Gouvernement encouragera la production et consommation d’hydrogène au niveau des entreprises. (*p.55)

Financements des énergies renouvelables

Le Luxembourg renforcera ses efforts de promotion des énergies renouvelables en accélérant le développement des secteurs de l’énergie éolienne et photovoltaïque, tout en assurant la pérennité du mécanisme de subsides et d’appels d’offres pour l’énergie photovoltaïque. Dans ce cadre, le volume des grandes installations photovoltaïques sera augmenté. (*p.165)

Les aides étatiques continueront à être orientées de façon à favoriser l’autoconsommation de l’énergie produite, tant au niveau individuel que collectif, ou des entreprises. (*p.55)

Promotion de sources de chaleur alternatives

[…], le Gouvernement mobilisera de façon conséquente le potentiel de la chaleur perdue provenant de l’industrie, de stations d’épuration, etc… Cette récupération pourra alimenter les réseaux de chaleur mais aussi produire de l’énergie, tant pour les projets existants que futurs. (*p.55)

Stockage d’électricité

Afin de compenser la variabilité des énergies renouvelables dans le réseau électrique, le Gouvernement lancera des projets pilotes au niveau national dans le domaine du stockage d’électricité. Parallèlement, l’introduction de subventions pour les dispositifs de stockage locaux destinés aux citoyens sera également étudiée. (*p.164)

Energie solaire et éolienne au niveau UE

En parallèle, comme le potentiel de la production d’énergie s’avère limité sur le territoire national, et comme le Luxembourg dépendra d’importations d’énergie également à l’avenir, le Gouvernement approfondira la coopération énergétique avec nos partenaires internationaux. Le Gouvernement continuera à investir dans des projets porteurs d’avenir au niveau international, tels que dans des parcs éoliens offshore, des installations photovoltaïques en Europe du Sud ou encore dans les projets de production d’hydrogène climatiquement neutre. (*p.53)

3.2. Évaluation du point de vue de la FEDIL

La compétitivité des entreprises industrielles ainsi que le succès de leurs efforts en matière de décarbonisation dépendront largement de l’accès à des sources d’énergie renouvelable et à des combustibles à faible teneur en carbone à des prix abordables. La FEDIL salue l’initiative du Gouvernement visant à utiliser les grandes surfaces d’infrastructure publique dont il dispose pour le déploiement de l’énergie solaire. Parallèlement, elle l’encourage à accélérer les procédures d’autorisation pour les projets éoliens et à évaluer leur potentiel dans les zones d’activités économiques.

Étant donné que les volumes d’hydrogène produits au niveau national seront insuffisants pour répondre aux besoins énergétiques importants de l’industrie, une approche pragmatique sera nécessaire pour faciliter l’importation d’hydrogène à faible teneur en carbone à des prix compétitifs.

La FEDIL soutient les initiatives de projets pilotes de stockage d’énergie, tout en soulignant qu’elles ne devraient pas se limiter à la basse tension, mais prendre également en compte les tensions permettant aux industriels d’en bénéficier.

Au niveau de l’Union européenne, la FEDIL encourage le Gouvernement à œuvrer pour un modèle de promotion de PPA, tel que proposé dans l’Accord tripartite du 1er octobre 2022 et qui protège les preneurs de contrats d’achat d’énergie renouvelable à long terme contre les risques de baisse des prix du marché et les risques de volume (incitation de la consommation de l’énergie renouvelable).

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4. Financement et investissement en la transition énergétique

4.1. Intentions du Gouvernement

(* numéro de page dans l’accord de coalition 2023-2028)

Aides à la décarbonation

Les régimes d’aides aux entreprises seront revus dans le cadre des aides OPEX. En particulier, des contrats de différence carbone (Carbon Contracts for Difference) seront introduits en complément aux aides à l’investissement CAPEX, cela conformément aux règles européennes en matière d’aides d’État. (*p.162)

Le Gouvernement adaptera la loi-cadre relative aux aides étatiques au bénéfice des petites et moyennes entreprises (PME) et la loi relative à un régime d’aides à la protection de l’environnement et la digitalisation pour répondre aux défis actuels des PME en tenant compte des spécificités relatives aux investissements lors d’une première création d’entreprise. Le Gouvernement étudiera l’élargissement de l’offre des SME Packages. (*p.156)

Le Gouvernement examinera régulièrement l’ensemble de la législation et des initiatives en matière d’aides d’État, afin d’évaluer notamment l’efficacité des différentes mesures ainsi que leur impact. Par ailleurs, le Gouvernement assurera une meilleure visibilité des différentes aides pour les entreprises. (*p.156)

Faciliter les investissements publics et privés et les appels d’offres

Afin d’accélérer la transition énergétique de manière substantielle, le Gouvernement mobilisera des investissements massifs tant dans le développement des énergies renouvelables et l’assainissement énergétique des bâtiments que dans l’accompagnement de l’industrie dans leurs projets de décarbonation. (*p.51)

Au vu des taux d’intérêts actuels, le Gouvernement analysera la nécessité d’une révision du système de la Klimabank, en particulier en ce qui concerne la définition des critères, y compris sociaux, applicables en matière de prêts climatiques. (*p.53)

De surcroît, les programmes publics de soutien aux entreprises pour les investissements dans le domaine de l’économie circulaire seront renforcés. Le Gouvernement inscrira également le principe de l’économie circulaire dans les appels d’offres publics, par exemple pour encourager la construction circulaire. Le Gouvernement accordera une attention particulière aux programmes d’accompagnement pour les entreprises de taille moyenne afin de leur permettre la participation à ces marchés. (*p.65)

Le Gouvernement analysera la création d’un fonds citoyen afin de contribuer au financement de projets dans le cadre de la transition vers les énergies renouvelables. (*p.162)

4.2. Évaluation du point de vue de la FEDIL

Étant donné le faible rendement de nombreux investissements requis dans le cadre de la transition énergétique, il est absolument nécessaire de mettre à la disposition des entreprises une offre de crédit attractive. Dans ce contexte, il est important de permettre des déductions fiscales pour des investissements dans la transition énergétique. Outre, le rôle de la SNCI revêt une importance capitale. La banque publique doit réformer et innover son offre afin de soutenir efficacement les entreprises dans leurs efforts pour gérer avec succès la transition énergétique.

De surcroît, la FEDIL plaide pour la transformation de la taxe CO2 pour les entreprises non-ETS en une taxe progressive. Cette mesure serait d’abord introduite pour les entreprises industrielles dépassant un certain seuil de consommation d’énergie fossile (dont le profil de consommation d’énergie fossile correspond à celui de la catégorie C2) et permettrait d’atténuer leurs coûts de CO2 dans le même ordre de grandeur que lorsqu’elles investissent dans la réduction de leurs émissions en gaz à effet de serre.

En outre, la FEDIL souhaite que le Gouvernement contribue à stabiliser les coûts de fourniture en électricité pour l’industrie intensive en énergie, en réduisant les prélèvements et taxes imposés par l’État à des niveaux minimaux. Cette initiative consisterait à regrouper les diverses taxes et prélèvements liés à l’énergie, tels que la taxe sur l’énergie et le mécanisme de compensation, y compris la taxe CO2 pour le gaz, en une seule entité. Cette consolidation faciliterait la conformité aux règles de l’Union européenne en matière de taxation minimale et d’aides d’État, tout en augmentant la marge de manœuvre nationale pour une politique tarifaire énergétique en faveur de l’industrie.

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5. Prix de l’énergie pour les entreprises

5.1. Intentions du Gouvernement

(* numéro de page dans l’accord de coalition 2023-2028)

Garantir un approvisionnement en énergie abordable

Le Gouvernement s’engage à respecter les mesures arrêtées par l’accord tripartite du 7 mars 2023 afin que les citoyens ne soient pas confrontés à une explosion des prix de l’énergie. Le Gouvernement suivra de près l’évolution de la situation économique ainsi que le prix de l’énergie et veillera à maintenir le pouvoir d’achat des citoyens et la compétitivité des entreprises. (*p.52)

La politique énergétique a pour objectif principal de garantir un approvisionnement en énergie sûr et compétitif. Partant, le Luxembourg veillera à assurer des prix de l’énergie compétitifs au niveau européen et mondial. (*p.163)

En premier lieu, le Gouvernement développera à cette fin les infrastructures énergétiques afin de sécuriser l’approvisionnement en énergie du pays. Le Gouvernement assurera la sécurité d’approvisionnement en produits pétroliers par le biais d’un stockage adéquat à court et moyen terme sur le territoire national, en tenant compte du stockage régional et européen. (*p.164)

Dans l’intérêt de la sécurité nationale, le Gouvernement suivra de près les évolutions en matière de prolongation éventuelle de durée de vie de la centrale nucléaire de Cattenom. La transparence complète et la communication immédiate lors d’un quelconque incident seront à améliorer. Le Gouvernement interviendra auprès des autorités françaises et belges pour obtenir la fermeture des centrales nucléaires à risque, notamment les sites de Cattenom, Tihange et Doel. (*p.59)

Compétitivité des entreprises

Le prix de l’énergie est un facteur majeur pour la compétitivité de notre industrie. Le Gouvernement soutiendra une politique industrielle de l’Union européenne qui vise à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne par rapport à la concurrence mondiale. Le Gouvernement œuvrera au niveau européen pour rétablir, dans la mesure du possible, des conditions de concurrence équitables (level playing field) entre les entreprises luxembourgeoises et des entreprises concurrentes établies dans d’autres États-Membres.

Au niveau national, le Gouvernement poursuivra ses efforts, en tenant compte du cadre temporaire de la Commission européenne relatif aux aides d’État, afin de combler le différentiel en matière de prix de l’énergie, en particulier avec les pays voisins. (*p.148)

Le Gouvernement renforcera ses efforts pour assurer l’accès aux l’énergies renouvelables à un prix stable et compétitif. (*p.148)

À cet effet, le Gouvernement soutiendra les contrats à long terme (power purchase agreements ou PPA). De surcroît, le Luxembourg s’engagera en faveur de l’intégration des marchés de l’électricité, du gaz naturel et de l’hydrogène sur les plans régional et européen. (*p.164)

Frais de réseau

Le Gouvernement chargera l’Institut Luxembourgeois de Régulation d’examiner les différentiels de prix avec les pays voisins et d’étudier les possibilités de réduire les frais de réseau. (*p.148)

Aides à l’énergie

Afin de réaliser les objectifs de décarbonisation des entreprises au Luxembourg, le Gouvernement leur mettra à disposition de nouveaux régimes d’aides et aura recours à la panoplie de nouvelles mesures que la Commission européenne a adopté dans cadre du règlement général d’exemption par catégories et des lignes directrices en matière d’environnement et d’énergie. À cet effet, le Gouvernement proposera une révision de la loi du 15 décembre 2017 relative à un régime d’aides à la protection de l’environnement. En outre, les dispositions issues de l’encadrement temporaire de crise et de transition (TCTF), et en particulier les mesures d’entreprises visant la décarbonisation de l’industrie, seront transposées en droit national. (*p.150)

5.2. Évaluation du point de vue de la FEDIL

La crise énergétique déclenchée par le conflit en Ukraine a mis en évidence à quel point la compétitivité de l’industrie dépend d’un approvisionnement sûr en gaz et en électricité à des prix abordables. Le rôle de l’électricité décarbonée prendra de plus en plus d’importance compte tenu de la nécessité de décarboner directement ou indirectement les processus industriels. C’est la raison pour laquelle la FEDIL encourage le Gouvernement à persévérer dans la promotion du développement de l’approvisionnement en énergie renouvelable locale, en mettant particulièrement l’accent sur l’électricité.

Le Luxembourg ne produit pas d’énergie de base (non intermittente), ce qui le place dans une position très délicate lors des discussions sur la réorganisation du marché de l’électricité. De plus, il doit faire face à la tendance croissante au nationalisme au sein du marché européen de l’énergie, où les États membres cherchent à maximiser leur position concurrentielle grâce à l’allocation de ressources et de capacités de production à leurs consommateurs, et cela en dehors des mécanismes de marché. Par conséquent, il est impératif d’entamer des négociations avec plusieurs pays voisins afin de garantir que le Luxembourg puisse bénéficier d’un accès à l’électricité de base à un prix compétitif et stable pour son industrie, similaire aux conditions offertes à leurs concurrents établis dans d’autres États membres de l’Union européenne. Cela permettrait de remédier aux importantes disparités observées en matière de coûts de l’énergie par rapport à certains pays tiers.

Enfin, la FEDIL estime qu’il faut revoir les modèles de tarification des frais de réseau, car ils entravent actuellement la compétitivité des consommateurs industriels. Il est nécessaire de les adapter aux évolutions des modes d’utilisation du réseau et de garantir une répartition équitable des coûts parmi tous les types de consommateurs.

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